Ou plutôt, mieux vaut tard que jamais !
Voici enfin ma présentation. J'attendais d'avoir pu retrouver quelques vieilles photos avec mes motos...
Mais bon, apparemment, elles sont bien cachées ! Soit, je modifierai ce message quand je les retrouverai.
Je suis membre de plusieurs forums sur lesquels je me suis présenté sommairement. Mais j'ai choisi celui-ci pour le faire plus complétement car il est celui qui me correspond le mieux. J'y ai retrouvé sans doute plus qu’ailleurs cet esprit de partage amical entre trialistes, amoureux et nostalgiques d'une certaine époque. (Privilège ou conséquence de l'age...) J'aime bien le sérieux des informations qu'on y trouve (La mécanique est un art de précision) mais également l'humour omniprésent notamment lorsque certains se taquinent concernant la couleur de leur moto ou des fumées qu'elles émettent et autres boutades. Mais ceci, toujours dans un esprit bon enfant.
Et puis, cette présentation, dans mon cas, je ne peux pas me permettre de la bâcler en quelques mots car un jour prochain, j'espère pouvoir encore me permettre d'affronter une zone de trial et peut-être de rouler avec vous. Vous allez comprendre, mais d'abord, un peu d'histoire...
J'ai commencé à faire de la moto "hors des chemins en dur" (si on peut appeler ça comme ça !) vers 13 ou 14 ans. Mes premières motos et celles des copains étaient constituées de morceaux des motos des grand-pères des environs... J'ai notamment eu une Flandria qui ressemblait à peu près à ça :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Et aussi une Zundapp comme celle-ci avant que je n’enlève toutes les pièces de carrosserie inutiles !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Ces motos avaient auparavant séjourné quelques années au fond d'un garage ou d'une grange et donc il m'a fallut d'abord les remettre en route... Un excellent apprentissage de la mécanique même si les moyens parfois utilisés à l'époque m'effraient encore aujourd'hui (déblocage du moteur à la grosse clef ou décalage du piston au maillet, rafistolages en tout genre avec des boites de conserves, des bouts de bois et du fil de fer...) Mais, je suis toujours
parvenu à les faire rouler et pour un gars qui n'a jamais pris le moindre cours de mécanique, c'était pas mal !
Puis, vers 16 ou 17 ans j'ai eu accès à de vraies motos de cross. Des brols dont je préfère taire le nom, épuisés jusqu'à la corde mais qu'on achetait pour 50€ ! A l'époque, ça représentait quand même pour moi quasiment 6 mois d'argent de poche ! J'ai de très beaux mollets car il m'a fallut beaucoup kicker pour les mettre en route !!!
A 17 ans j'ai eu ma première moto de route. Une Flandria Record Super 6.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le carbu de 16 et la rondelle qui était dans la pipe d'admission pour étrangler le moteur ont vite été remplacé par un Dell'Orto de 19 et une pipe droite. Comme c'était le même moteur que les Flandria de compétition, il était facile de trouver des pièces. Piston bombé, volants allégés, et le moteur prenait des tours et des chevaux ! Les câbles du compteur et du compte tours ne tenaient que quelques centaines de mètres...
Enfin, à 18 ans, j'ai eu ma première moto de trial, une Honda 125 TL. Elle était géniale, démarrait en toutes circonstances d'une toute petite poussée sur le kick et surtout ne faisait pratiquement pas de bruit...
Je l'ai revendu pour avoir une Yamaha TY 250 que j'ai payé environ 450€ TVAC et que j'aurai bien fait de garder... Mais, à l'époque cette moto n'était pas considérée (à tord) comme une vraie moto de trial parce que Japonaise ! Et quelques semaines plus tard, j'ai eu l’occasion d'acheter une Montesa 247 de 78 quasiment neuve. Elle devait avoir 6 mois et environ 150 Kms. Le type qui l'avait s'était aventuré dans un chemin de terre et s'y était vautré grave... Fini la moto pour lui ! Achetée 900€ (la moitier du prix neuf). Je l'ai toujours, dans son jus d'origine. Il n'y a pas de zones très dangereuses dans mon coin, juste des bois et de la boue, pas de gros cailloux "casse-moto", donc elle est presque intacte ! Même le guidon est d'origine ! Elle coule une retraite tranquille dans mon atelier. (Pour l'instant !)
Avec cette moto, avant que je ne commence à bosser (!), je roulais dans les bois tous les jours, parfois du matin au soir. Au risque de passer pour un vieux con je dirai que c'était "le bon temps"... Voici pourquoi. Je dois d'abord avouer que je suis "enraciné" dans cette terre qui m'a vu naitre. Les campagnes et les bois environnants étaient mon terrain de jeu. A une époque une grande partie des bois aux alentours appartenaient à une personne pour qui mon arrière grand-père était régisseur. Mon grand-père et ses frères ont tous été garde-chasses. Mon père est né dans une maison qui se trouve dans ces bois. C'est dire combien je me sentais "chez moi" ! La foret à cette époque était vivante. Il y avait plein d'animaux. Des volatiles farouches, des sangliers joueurs et complices qui aimaient faire la course et plein de biches avec leur faons. Je me souviens d'un endroit précis où elles aimaient se tenir, sans doute à proximité du lieu où le garde les nourrissait. J'aimais de m’arrêter là et les regarder, assis au pied d'un arbre. Ce sont des animaux très sympathiques et curieux qui venaient parfois me renifler à moins d'un mètre, sans jamais se laisser caresser cependant.
Je n'ai jamais eu le sentiment de représenter à ce moment et à cet endroit une nuisance quelconque comme l'affirmerait actuellement le moindre écologiste forcené et borné venu. J'ai seulement ressenti la douce sensation jouissive et vivifiante d'entrer en communion avec la nature qui m'entourait. Cela a beaucoup de sens pour moi et cette symbiose qui me lie à mon milieu n'est finalement pas très éloignée de l'équilibre nécessaire à la pratique du trial. J'étais juste un autre animal, non agressif, un copain qui ne faisait que passer... Oh bien sur, je devais sentir un peu mauvais car mon appendice à deux roues, lorsqu'il faisait du bruit, dégageait ce fumet de mélange deux temps cramé que nous connaissons bien. Mais aucuns reproches, même pas du regard, ne m'a jamais été adressé !
Je le répète encore, c'était le bon temps car cet éden allait bientôt être dévasté !
Avec l'engouement, probablement dû au Paris-Dakar, de plus en plus de "motards" roulaient dans les bois... A la fin, pendant les weekends, ils débarquaient même par semi-remorques entiers venu de la capitale mais aussi de Hollande et envahissaient les bois par centaines, transformant les chemins en pistes de courses sans foi ni lois... La foret était comme une ruche vrombissante. Il va sans dire que les tensions avec les promeneurs venu chercher la quiétude, qu'ils soient à pied, à cheval ou sur une moto de trial (!) ne se sont pas fait attendre... Sans parler des riverains, à au moins 10 km à la ronde qui auraient bien voulu profiter de leur weekend sans subir cette nuisance ! Les conséquences ont été dramatiques. En Belgique (qui est un petit pays!) et surtout en Wallonie, il est actuellement interdit de s'approcher d'un chemin de terre avec un véhicule à moteur ! (sauf charroi agricole !) Législation :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Et, aucun ministre chez nous n'est venu rappeler les principes pourtant garantis de la libre circulation des citoyens qui, en plus, payent leur taxe de circulation... Force est de constater que l’excès en tout est un défaut. On aurait pu interdire l'accès pendant les weekends seulement ce qui aurait considérablement limité les nuisances sans empêcher les gens du coin d'aller y faire un petit tour en semaine après le boulot.
Nous étions sans doute une trentaine d'habitants de la région à faire du trial ou de l'enduro dans ces bois et jusque là tout ce passait bien car nous avions tous (Tous ceux que je connais en tous cas) une attitude respectueuse. Un sourire et un "bonjour" échangé avec les promeneurs, parfois même une longue conversation. Nous savions nous mettre sur le coté et couper le moteur à l'approche de cavaliers. Rien à voir donc avec les hordes sauvages de furieux adeptes de la vitesse. Nous avons cependant tous été punis et sanctionnés, sans distinction.
C'est à ce moment que sont apparu les fils, souvent barbelés, tendu en travers des chemins entre deux arbres... Il était temps d’arrêter, on s’apprêtait à nous "tirer" à vue !
Bon, fin de la minute "nostalgie" et passons à la suite...
Le 9 Aout 1980, un ami et moi rentrions d'une balade moto lorsque nous avons été victime d'un accident de la route provoquée par un "caisseux" qui avait trop forcé sur la bouteille et qui roulait à tombeau ouvert. Projeté à 40 mètres de là, j'avais une fracture ouverte tibia / péroné avec éparpillement osseux. J'ai gardé mon casque dans la calotte duquel il y a encore des morceaux du pare-brise... J'ai eu beaucoup de chance, je suis resté en vie...
Le chirurgien qui m'a opéré ne devait pas être un premier couteau et les choix qu'il a fait pour rafistoler ma guibolle n'étaient clairement pas les bons !
Il a fallut 2 ans pour que les os commencent à se souder, encore 2 ou 3 ans avant de pouvoir marcher sans boiter et environ 5 ans avant de pouvoir dormir... On ne donnait pas de la morphine aussi facilement à l'époque. Quand je me suis senti un peu mieux, j'ai bien essayé de refaire un peu de trial mais mes sensations et capacités étaient parties. Il faut dire que je n'avais plus beaucoup d'informations à partir de mon pied gauche qui était comme "endormi". Beaucoup de nerfs ont été coupés !
C'est toujours le cas aujourd'hui mais j'ai récupéré un peu et je n'ai plus de sensations désagréables à ce niveau.
Pendant vingt ans j'ai eu des migraines épouvantables sans qu'on puisse en déterminer la cause avec précision et puis, en 1999, un violent torticolis qu'il était impossible de faire disparaitre même au bout de plusieurs mois et autant de caisses d'anti-douleurs et anti-inflammatoires, m'a amené à passer un scanner cérébral et cervical.
Le verdict est tombé... Trois vertèbres cervicales effondrées causant des canaux cervicaux limites. (Étranglement de la moelle épinière) Je me souviens encore de la mine dépitée du neurologue qui m'a annoncé la nouvelle... Mon avenir s'annonçait clairement sous la forme d'un fauteuil à roulettes !
Les choses se sont aggravées très vite. Les vertiges devenaient permanents, le moindre faux mouvement de la tête se traduisant par un malaise et une chute. Pendant 10 ans j'ai marché avec une canne, je portais une minerve et j'étais gavé de morphine...
Et puis, il y a 4 ou 5 ans sont arrivés les médicaments issus du génie génétique tel que la Glucosamine qui reconstitue le cartilage. Il a fallut deux ans environ pour que les effets réellement bénéfiques se fassent sentir. Ce traitement associé aux infiltrations mensuelles font que depuis deux ans maintenant, je me sens de mieux en mieux. Je suis bien mieux aujourd'hui au niveau des douleurs diverses que je ne l'étais à trente ans. Même si ma condition physique actuelle est certainement déplorable, je suis "en forme"! D’ailleurs, j'ai ressorti mes bottes et j'ai le couteau (ou plutôt la clef de treize) entre les dents ! J'ai largué la canne et la minerve depuis plus d'un an. Je n'ai pratiquement plus de vertige même quand je tourne la tête et j'ai redécouvert cette OSSA GOLD achetée en pièce en 1998, que j'avais commencé à restaurer et qui trainait dans mon atelier depuis plus de 10 ans !
Voila, vous avez compris pourquoi cette présentation était si importante pour moi.
Je me suis fixé un but: refaire du trial ! Bien entendu, dans la limite de mes moyens actuels et pendant que je le peux encore; ce n'est qu'une rémission ! Si un jour nous roulons ensemble vous saurez pourquoi dans certaines zones je mettrai directement un 5 sur mon carton. Ce qui compte pour moi c'est de m'amuser gentiment en faisant les choses que j'aime.